Les 4èmes 5 vous font visiter Paris !

(actualisé le ) par M. Boisseau

Le jeudi 24 juin, les élèves de 4ème 5 ont emmené 5 de leurs enseignant.e.s déambuler dans Paris !
Au programme : Paris au XIXème siècle, raconté et expliqué par les élèves.



La ville et le XIXème siècle sont des thèmes communs aux programmes de Français et d’Histoire de 4ème.
Il s’agit de suivre un itinéraire que les élèves de 4ème 5 parcourent à pied dans Paris afin de passer devant des lieux parisiens (musées, églises, gares, quartiers, hôtels particuliers, quais de Seine, jardins, etc.) remarquables d’un point de vue littéraire, artistique et historique.
Les élèves présentent eux-mêmes ces lieux grâce aux recherches qu’ils ont réalisées au préalable. Il s’agit, pour chaque lieu, de mettre en exergue son importance historique, son intérêt artistique (sur le plan architectural par exemple) et d’expliquer le lien entre les extraits d’œuvres littéraires proposées par le professeur de français et ce lieu.
Certains lieux, tels que la Comédie Française ou bien la Mosquée de Paris, n’ont pas été bâtis au XIXème siècle mais les élèves et les professeurs souhaitaient néanmoins aller les voir et les présenter.

Sur les toits de Paris.



suivez les élèves de 4ème 5 qui vont vous faire visiter quelques lieux emblématiques de Paris au XIXème siècle.

 Paris transformé au XIXème siècle

Paris connaît de grands changements au cours de ce siècle sous l’impulsion de Napoléon III qui confie la transformation de Paris au baron Haussman, alors préfet de la Seine. Son objectif, un "Paris embellie, Paris agrandie, Paris assainie".
Belleville, Montmartre et les Batignolles sont intégrés à la capitale et de grands boulevards sont construits au détriment de nombreuses habitations (plus de 18 000 détruites).



C’est dans ce Paris du XIXème siècle que les élèves se sont replongés. Nos pérégrinations ont débuté par la gare Saint Lazare, se sont poursuivies aux galeries Lafayette, à la Madeleine, à la place Concorde, aux Tuileries, à la Comédie française et à Notre-Dame de Paris.

A chaque étape de notre parcours les élèves se sont transformés en véritable guide de Paris au XIXème siècle.
Ils nous ont régalés d’anecdotes et de connaissances historiques !

 Les Galeries La Fayette

Saviez-vous que les grands magasins parisiens ont pensé leur architecture pour encourager les dépenses et qu’aujourd’hui encore ces principes régissent l’organisation des supermarchés ?
Laissez Maëna et Christine vous l’expliquer : suivez les guides !

Les Galeries Lafayette par Christine et Maëna



La coupole d’un grand magasin : les galeries Lafayette.



Dans le texte :

Au centre, dans l’axe de la porte d’honneur, une large galerie allait de bout en bout, flanquée à droite et à gauche de deux galeries plus étroites, la galerie Monsigny et la galerie Michodière. On avait vitré les cours, transformés en halls ; et des escaliers de fer s’élevaient du rez-de-chaussée, des ponts de fer étaient jetés d’un bout à l’autre, aux deux étages.
L’architecte, par hasard intelligent, un jeune homme amoureux des temps nouveaux, ne s’était servi de la pierre que pour les sous-sols et les piles d’angle, puis avait monté toute l’ossature en fer, des colonnes supportant des poutres et des solives. Les voûtins des planchers, les cloisons des distributions intérieures, l’air et la lumière entraient librement, le public circulait à l’aise, sous le jet hardi des fermes à longue portée.
C’était la cathédrale du commerce moderne, solide et légère, faite pour un peuple de clientes.

Emile Zola, Au Bonheur des dames, chap. IX





 L’Opéra Garnier

Elio vous raconte l’histoire l’Opéra.

Suivez Elio qui vous présente l’Opéra !



L’Opéra dans le texte :

À ce moment donc… à ce moment juste… se produisit quelque chose… j’ai dit quelque chose d’effroyable… … La salle, d’un seul mouvement, s’est levée… Dans leur loge, les deux directeurs ne peuvent retenir une exclamation d’horreur… Spectateurs et spectatrices se regardent comme pour se demander les uns aux autres l’explication d’un aussi inattendu phénomène… Le visage de la Carlotta exprime la plus atroce douleur, ses yeux semblent hantés par la folie. La pauvre femme s’est redressée, la bouche encore entrouverte, ayant fini de laisser passer « cette voix solitaire qui chantait dans son cœur…  » Mais cette bouche ne chantait plus… elle n’osait plus une parole, plus un son

Le fantôme de l’Opéra, chapitre 5, une salle maudite



 L’Eglise de la Madeleine et le Palais Bourbon

Connaissez-vous l’histoire de cette église avant l’enterrement de Johnny Hallyday ?
Laissez nos élèves vous la raconter :

La Madeleine par Maëlys.

Dans le texte :

La Madeleine et Bel-Ami, par Naïla

Puis, relevant les yeux, il découvrit là -bas, derrière la place de la Concorde, la Chambre des députés. Et il lui sembla qu’il allait faire un bond du portique de la Madeleine au portique du Palais-Bourbon.
Il descendit avec lenteur les marches du haut perron entre deux haies de spectateurs. Mais il ne les voyait point ; sa pensée maintenant revenait en arrière, et devant ses yeux éblouis par l’éclatant soleil flottait l’image de Mme de Marelle rajustant en face de la glace les petits cheveux frisés de ses tempes, toujours défaits au sortir du lit.

Excipit de Bel-Ami - Maupassant

Bel-Ami présenté par Imane.



Le palais Bourbon par Naïla.



 Les Tuileries

Savez-vous que ce parc porte le nom d’un château qui a brûlé puis a été détruit ? Qu’avant cette destruction, il a connu de nombreuses révolutions ?
Suivez les explications de Laetitia :

Les Tuileries par Laetitia.





Dans le texte :

Alors, une joie frénétique éclata, comme si, à la place du trône, un avenir de bonheur illimité avait paru ; et le peuple, moins par vengeance que pour affirmer sa possession, brisa, lacéra les glaces et les rideaux, les lustres, les flambeaux, les tables, les chaises, les tabourets, tous les meubles, jusqu’à des albums de dessins, jusqu’à des corbeilles de tapisserie. Puisqu’on était victorieux, ne fallait-il pas s’amuser ! La canaille s’affubla ironiquement de dentelles et de cachemires.

Gustave Flaubert, L’Éducation sentimentale, III, 1, 1869.





 La Comédie Française

Savez-vous que la comédie Française est une des plus anciennes institutions de France ?
Laury-Ann vous l’explique.

La comédie française par Laury-Ann.



La Comédie Française dans le texte :

TOINETTE s’écrie.- Ah ! mon Dieu ! Ah malheur ! Quel étrange accident !
BÉLINE.- Qu’est-ce, Toinette ?
TOINETTE.- Ah, Madame !
BÉLINE.- Qu’y a-t-il ?
TOINETTE.- Votre mari est mort.
BÉLINE.- Mon mari est mort ?
TOINETTE.- Hélas oui. Le pauvre défunt est trépassé.
BÉLINE.- Assurément ?
TOINETTE.- Assurément. Personne ne sait encore cet accident-là , et je me suis trouvée ici toute seule. Il vient de passer entre mes bras. Tenez, le voilà tout de son long dans cette chaise.
BÉLINE.- Le Ciel en soit loué. Me voilà délivrée d’un grand fardeau. Que tu es sotte, Toinette, de t’affliger de cette mort !
TOINETTE.- Je pensais, Madame, qu’il fallût pleurer.

Le Malade Imaginaire, Molière, Acte III, scène 12





 Le Louvre

Aujourd’hui c’est un musée mondialement connu.
Mais le Louvre était à l’origine un château fort.
Il a connu de nombreuses transformations que nous racontent Maëlys, Naïla et Imane.

Le Louvre par Imane.



Le Louvre dans le texte :

Alors, sans s’arrêter, les yeux emplis de l’or des cadres, ils suivirent l’enfilade des petits salons, regardant passer les images, trop nombreuses pour être bien vues. Il aurait fallu une heure devant chacune, si l’on avait voulu comprendre. Que de tableaux, sacredié ! ça ne finissait pas. Il devait y en avoir pour de l’argent. Puis, au bout, M. Madinier les arrêta brusquement devant le Radeau de la Méduse ; et il leur expliqua le sujet. Tous, saisis, immobiles, ne disaient rien. Quand on se remit à marcher, Boche résuma le sentiment général : c’était tapé.

Dans la galerie d’Apollon, le parquet surtout émerveilla la société, un parquet luisant, clair comme un miroir, où les pieds des banquettes se reflétaient. Mademoiselle Remanjou fermait les yeux, parce qu’elle croyait marcher sur de l’eau. On criait à madame Gaudron de poser ses souliers à plat, à cause de sa position. M. Madinier voulait leur montrer les dorures et les peintures du plafond ; mais ça leur cassait le cou, et ils ne distinguaient rien. Alors, avant d’entrer dans le salon carré, il indiqua une fenêtre du geste, en disant :
— Voilà le balcon d’où Charles IX a tiré sur le peuple.

Emile Zola. L’Assommoir, 1877.



Le Louvre dans L’assomoir par Maëlys.





 La Seine

Et au milieu coule la Seine...
C’est Camille et Emilie qui nous en parlent.

La Seine, par Camille.



La Seine dans le texte :

L’eau bruissait. Tout à coup, il ôta son chapeau et le posa sur le rebord du quai. Un moment après, une figure haute et noire, que de loin quelque passant attardé eût pu prendre pour un fantôme, apparut debout sur le parapet, se. courba vers la Seine, puis se redressa, et tomba droite dans les ténèbres ; il y eut un
clapotement sourd ; et l’ombre seule fut dans le secret des convulsions de cette forme obscure disparue sous l’eau.

Victor HUGO, Les Misérables, 1862



I knew several of the men who fished the fruitful parts of the Seine between the Ile de Saint Louis and the Square du Vert Galant and sometimes, if the day was bright, I would buy a liter of wine and a piece of bread and some sausages and sit in the sun and read one of the books I had bought and watch the fishing.

Ernest Hemingway, A moveable feast

L’Anglais n’a pas été en reste, puisque nous avons visité la très poétique librairie Shakespeare and Company.





Le long de la Seine, les pérégrinations de nos élèves les conduisent vers le Pont des Arts, L’Institut de France, Le Pont neuf et le square du Vert Galant.

Ils arrivent ensuite à l’Île de la Cité et Notre-Dame de Paris.



Notre-Dame de Paris dans le texte :

Tous les yeux s’étaient levés vers le haut de l’église. Ce qu’ils voyaient était extraordinaire. Sur le sommet de la galerie la plus élevée, plus haut que la rosace centrale, il y avait une grande flamme qui montait entre les deux clochers avec des tourbillons d’étincelles, une grande flamme désordonnée et furieuse dont le vent emportait par moments un lambeau dans la fumée. Au-dessous de cette flamme, au-dessous de la sombre balustrade à trèfles, deux gouttières en gueules de monstres vomissaient sans relâche cette pluie ardente qui détachait son ruissellement argenté sur les ténèbres de la façade inférieure. À mesure qu’ils approchaient du sol, les deux jets de plomb liquide s’élargissaient en gerbes, comme l’eau qui jaillit des mille trous de l’arrosoir. Au-dessus de la flamme, les
énormes tours, de chacune desquelles on voyait deux faces crues et tranchées, l’une toute noire, l’autre toute rouge, semblaient plus grandes encore de toute l’immensité de l’ombre qu’elles projetaient jusque dans le ciel. Leurs innombrables sculptures de diables et de dragons prenaient un aspect lugubre. La clarté inquiète de la flamme les faisait remuer à l’œil. Il y avait des guivres qui avaient l’air de rire, des gargouilles qu’on croyait entendre japper, des salamandres qui soufflaient dans le feu, des tarasques qui éternuaient dans la fumée. Et parmi ces monstres ainsi réveillés de leur sommeil de pierre par cette flamme, par ce bruit, il y en avait un qui marchait et qu’on voyait de temps en temps passer sur le front ardent du bûcher comme une chauve-souris devant une chandelle.

Victor Hugo, Notre Dame de Paris, 1831.



Non long de la Seine se trouve la Sorbonne.

 La Sorbonne

Savez-vous pourquoi la Sorbonne et le quartier latin occupent une place particulière dans les romans d’apprentissage ?
Hakime et Khaly vous l’expliquent.

Le quartier latin et la Sorbonne par Khaly.



La Sorbonne dans le texte :

Le lendemain, il courut au pays latin, que David lui avait recommandé pour le bon marché. Après avoir cherché pendant longtemps, il finit par rencontrer rue de Cluny, près de la Sorbonne, un misérable hôtel garni, où il eut une chambre pour le prix qu’il voulait y mettre. Aussitôt il paya son hôtesse du Gaillard-Bois, et vint s’installer rue de Cluny dans la journée. Son déménagement ne lui coûta qu’une course de fiacre. Après avoir pris possession de sa pauvre chambre, il rassembla toutes les lettres de madame de Bargeton, en fit un paquet, le posa sur sa table, et avant de lui écrire, il se mit à penser à cette fatale semaine.

Balzac, Les Illusions perdues, roman publié entre 1837 et 1843.



 Le jardin du Luxembourg

Savez-vous qu’il y a des bunkers de la seconde guerre mondiale dans les jardins du Luxembourg ?
Charif-Adam nous l’explique, après nous avoir conté une rencontre émouvante qui a pris place dans ce jardin, selon Victor Hugo.

Le Jardin du Luxembourg par Charif-Adam.



Le jardin du Luxembourg dans le texte :

Un jour, l’air était tiède, le Luxembourg était inondé d’ombre et de soleil, le ciel était pur comme si les anges l’eussent lavé le matin, les passereaux poussaient de petits cris dans les profondeurs des marronniers, Marius avait ouvert toute son âme à la nature, il ne pensait à rien, il vivait et il respirait, il passa près de ce banc, la jeune fille leva les yeux sur lui, leurs deux regards se rencontrèrent.
Qu’y avait-il cette fois dans le regard de la jeune fille ? Marius n’eût pu le dire. Il n’y avait rien et il y avait tout. Ce fut un étrange éclair.
Elle baissa les yeux, et il continua son chemin. "

Les Misérables, troisième partie, livre VI, chap. 3



 Le Panthéon et la Montagne Sainte-Geneviève

Le Panthéon rassemble de grands hommes et des grandes femmes qui ont marqué l’Histoire de la France.
Mais qui y est inhumé ?
Bader et Ennyl reviennent sur cette histoire.

Le Panthéon et la Montagne Sainte Geneviève par Bader et Ennyl.



Le Panthéon dans le texte :

La maison où s’exploite la pension bourgeoise appartient à madame Vauquer. Elle est située dans le bas de la rue Neuve-Sainte-Geneviève, à l’endroit où le terrain s’abaisse vers la rue de l’Arbalète par une pente si brusque et si rude que les chevaux la montent ou la descendent rarement. Cette circonstance est favorable au silence qui règne dans ces rues serrées entre le dôme du Val-de-Grâce et le dôme du Panthéon, deux monuments qui changent les conditions de l’atmosphère en y jetant des tons jaunes, en y assombrissant tout par les teintes sévères que projettent leurs coupoles.

Extrait du chapitre I - Le Père Goriot - Honoré de Balzac



Le Panthéon.



 La mosquée de Paris

Saviez-vous que la Grand Mosquée de Paris avait accueilli des Juifs pourchassés par les nazis lors de la Seconde Guerre mondiale ?
Sirine nous raconte cette histoire et celle de ce lieu.
Suivez la guide !!

La Grande Mosquée de Paris par Sirine.





La Grande Mosquée de Paris.



Notre périple s’est terminé dans les jardins de la Mosquée de Paris.

Les jardins de la Grande Mosquée de Paris.



A l’année prochaine pour de nouvelles découvertes !




Texte : Mme Fingerhut, Mme Delestre,
Photographie : Mme Fingerhut et Mme Delestre,
Les enseignant.e.s accompagnateurs.trices : Mme Fingerhut, Mme Delestre, Mme Charras, Mme Lemoigne, M. Samet.


Les textes en lien avec la visite :